Il est le métronome de la mutualisation au TOGO. Cadre chevronné en service au cabinet du Ministre délégué chargé de l’enseignement technique et de l’artisanat, ce Juriste, Ingénieur de la formation et des systèmes d’emplois, Analyste des systèmes éducatifs ne ménage aucun effort pour faire rayonner le Togo dans le concert des Nations du CCMEFP-UEMOA. Avec zèle et dévouement, le facilitateur de l’approche DACUM (Developping A Curriculum) certifié manager en administration et organisation structurelle par le Centre Africain de Management et de Perfectionnement des Cadres (CAMPC) d’Abidjan- Côte d’Ivoire engage les acteurs nationaux de la mutualisation au Togo dans le combat contre le chômage et le manque de compétences professionnelles de la jeunesse. Prosper SOOU répond ici aux questions de « La Concertation ».
Mag « La Concertation » : Comment se porte l’Entité Nationale de Mutualisation (ENM) du TOGO depuis sa mise en place ?
Prosper SOOU : L’ENM du Togo est au beau fixe. Le plan d’action annuel est toujours élaboré et nous mettons en œuvre les activités retenues dans les limites de ce que la pandémie mondiale du Coronavirus nous permet de faire. Entre autres activités menées par l’ENM depuis sa mise en place, nous pouvons citer : l’organisation de l’atelier de collecte des ressources de la formation professionnelle, l’organisation d’un atelier de présentation de la plateforme de mutualisation et les résultats de l’inventaire des ressources aux directeurs centraux et chefs services, l’organisation d’un atelier de collecte des ressources de formation des centres de formation agricoles et rurales, l’organisation d’un atelier national de présentation de la plateforme de mutualisation aux chefs d’inspection de l’ETFP, l’inventaire des ressources et modalités d’accompagnement des centres de formation agricole et rurale, l’organisation d’un atelier de formation des Points Focaux des établissements publics des régions maritime et des plateaux, l’organisation d’un atelier de formation des Points Focaux des établissements publics des régions centrale, Kara et des savanes, l’atelier de validation des documents cadres et de référence de mutualisation.
Quel est l’état des lieux de l’emploi au Togo ?
Le ministère délégué chargé de l’enseignement technique et de l’artisanat (META) est le sous-secteur du système éducatif togolais chargé de mettre en œuvre la politique nationale en matière d’ETFP. Depuis sa création le 13 septembre 1984, il a connu plusieurs appellations jusqu’à ce jour avec toujours la même finalité de produire une main-d’œuvre qualifiée pour le développement socio-économique du Pays. Aujourd’hui, le META assure sa mission de formation technique et professionnelle à travers des institutions de formation aussi bien du public que du privé (laïque et confessionnel).
Au nombre des institutions publiques, le système d’ETFP dispose de huit (08) lycées d’enseignement technique et professionnel (LETP), quatre (04) centres régionaux d’enseignement technique et de formation professionnelle (CRETFP), deux (02) collèges d’enseignement technique (CET), seize (16) centres de formation technique et professionnelle (CFTP), un (01) collège d’enseignement artistique et artisanal (CEAA) et un (01) collège militaire branche technique (CM - BT).
En outre, pour mieux répondre aux besoins du marché du travail, le sous-secteur est doté de deux institutions spécialisées notamment l’institut national de formation et de perfectionnement professionnels (INFPP) et le centre de formation aux métiers de l’industrie (CFMI).Le dispositif en place accueille à cette rentrée 2020-2021, un effectif de 50 528 apprenants dans le formel, ce qui représente 648 apprenants pour 100 000 habitants. Ces apprenants sont répartis dans 240 établissements/centres dont 34, soit 14% seulement relèvent du secteur public. Il est constaté la quasi-inexistence des centres publics d’apprentissage malgré le nombre important de jeunes en apprentissage dans le secteur informel estimé à plus de cent mille (100 000) à ce jour. L’accès des filles dans l’ETFP est inéquitable, comparé à celui des garçons. En effet, l’effectif des filles représente 42 % de l’effectif global des apprenants en 2021. Le taux global des filles cache une forte disparité entre les sections. Elles sont plus présentes dans la section tertiaire (62 %) que dans la section industrielle (5 %).
Comme vous pouvez le constater, les défis sont énormes et multiformes. Nous y travaillons constamment.
En quoi la plateforme de mutualisation apporte-t-elle des solutions aux défis actuels du Togo ?
Le Togo a bénéficié de plusieurs ressources de la plateforme. A la date d’aujourd’hui, le Togo a sollicité et reçu près de quatorze (14) ressources des pays comme le Sénégal, le Niger et le Burkina Faso. Les métiers pour lesquels ces ressources sont reçues sont, entre autres, les métiers de carreleur, staffeur plâtrier, cuisinier, serveur, chaudronnier, fermier agricole, plombier, électricien bâtiment etc. Ces ressources sont sollicitées par les structures publiques et privées de formation professionnelle. Ce qui prouve à suffire que la mutualisation est d’une très grande utilité pour le Togo.
Comment fonctionne aujourd’hui les points focaux au Togo ?
Les points focaux qui ont été formés avant les réformes introduites récemment par le Cadre de concertation, fonctionnent très bien. Il s’agit des Points Faux des services centraux du ministère de l’ETFP, les points focaux des établissements publics de formation technique et professionnelle, les administrateurs de l’ENT dans les établissements publics et des ENI.
Quelles sont les perspectives du Togo pour améliorer la qualité de la formation Technique et professionnelle ?
En matière d’amélioration de la qualité de la formation, les perspectives sont plurielles et liées notamment au recrutement en quantité et en qualité des formateurs, des inspecteurs et conseillers d’apprentissage et du personnel administratif. La mise en place d’un dispositif de renforcement de capacité des acteurs de l’ETFP sera nécessaire tout comme le renforcement des capacités techniques, matérielles et humaines de l’INFPP pour lui permettre de remplir les missions de formation initiale et continue des formateurs ; la rénovation de l’apprentissage en mettant l’accent sur la formation par alternance (dual), la formation de nouveaux méthodologues en APC et l’instauration d’un système de contrat de performance des structures et des acteurs de l’ETFP à tous les niveaux ne feront que renforcer le dispositif.